Sophie Allaire
Membre du jury 2022
Copropriétaire et sommelière de La Belle Histoire
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Quelles sont tes actualités pour 2022 ? Raconte-nous tes projets.
Nous avons ouverts La Belle Histoire 8 mois avant le début de la pandémie. On a travaillé fort en 2020-2021 pour garder nos employés, nos clients et le bateau à flots. En 2022, on aimerait juste goûter à plus de stabilité, reprendre goût et réapprendre à vivre sans avoir peur de demain.
Comment as-tu vécu la pandémie ? Penses-tu qu’il y aura des changements au sein du milieu de la gastronomie avant et après ? Penses-tu que la pandémie aura aussi eu des effets positifs ?
L’image que j’ai c’est d’être sur un radeau avec d’énormes vagues, quelques accalmies et plusieurs tsunamis. Nous avons vécu beaucoup de changements, nous sommes propriétaires pour la première fois, nous avons déménagé en région. Nous avons donc eu beaucoup de défis, mais aussi beaucoup d’entraide. Les petits restos sont comme une petite famille et je crois que ce sont ceux qui ont le mieux traversé la crise. Il y a quelques fois où on a voulu abandonner mais notre équipe et nos clients nous ont poussé à persévérer. Un des effets positifs de la pandémie est l’engouement pour la consommation locale, vins et bières, aliments d’ici, ainsi qu’encourager les commerces locaux. C’est ce qui nous a permis de passer à travers. Nous avons fait beaucoup de take-out, et certains clients venaient souvent pour nous soutenir. Ils voulaient absolument sauver leurs commerces locaux. Je pense que la pandémie nous aura apprit à croire en nos producteurs, et à moins dépendre des ressources d’ailleurs.
En 2022, de quoi la gastronomie québécoise a-t-elle le plus besoin ?
Ce qui m’inquiète, c’est la chute des inscriptions dans les écoles de cuisine. Nous avons besoin de la relève. Il faudrait valoriser le métier et redonner l’envie aux jeunes de s’y inscrire. Il faudrait les écouter pour voir ce qu’ils veulent et leur montrer que le travail en restauration est beau, qu’il y a de la place pour des gens passionnés et qui aiment travailler en équipe.
Il faudrait aussi se réapproprier les produits de la mer et du fleuve Saint-Laurent et faire en sorte que les chefs aient accès à nos beaux produits en premier avant de les exporter ailleurs.
Ta plus belle découverte de l’année ? C’est permis d’en mentionner plusieurs !
Un menu en take-out qui m’a vraiment émue, c’est le menu de Joon. J’ai envie de les mentionner parce qu’en temps de Covid, on a rarement était ému avec les menus take-out. J’avais hâte de le découvrir en salle à manger mais ils ont annoncé qu’ils fermaient malheureusement.
J’ai aussi adoré découvrir la multiplication des beaux produits locaux sans alcool, des bières de micro-brasseries, du gin, et d’autres. Je pense qu’il est important de boire moins mais de boire mieux et chapeau à ceux qui ont su créer des produits sans alcool qui sont géniaux.
J’ai découvert aussi les Vins Zyromski dans les Hautes Laurentides qui ont fait le pari fou de faire pousser des vignes sous serres! Je travaille leurs produits au verre en dégustation.
Je suis curieuse de découvrir les poissons du Québec. , on a beaucoup travaillé l’esturgeon en charcuterie et autre déclinaison au resto mais j’ai hâte d’en découvrir d’autre.
En culture, le documentaire The Beatles: Get Back m’a beaucoup touchée. Et un concert privé via Zoom de Louis-Jean Cormier m’a reconnectée avec la culture qui me manquait depuis deux ans et m’a fait un bien mental fou.
Que souhaiterais-tu voir au Gala des Lauriers cette année ?
Le monde! De nouveaux visages. Découvrir de nouveaux talents, des gens de tous les milieu et cultures dont on n’a pas entendu parler. Beaucoup d’amour. Ça prend du positif, on a juste besoin d’une soirée ou on peut reconnecter, boire, manger, élargir nos cercles et rencontrer du monde.